Sautons dans le futur en créant la fiche de poste d’un métier qui n’existe pas encore
Dans les ateliers métiers de demain, on élabore les fiches de poste des métiers. Imaginons, la fiche du métier de bullshirteur.
Le bullshiteur est un identificateur de jobs à la con
⇒Il repère les jobs qui ne servent à rien ou pire sont nuisibles.
Il analyse les différentes tâches d’un professionnel et mesure leur impact sur le fonctionnement de la société.
Ses critères sont le nombre de réunions aussi longues qu’inutiles ou de rapports illisibles, la présence à la machine et sur les réseaux sociaux, la capacité à parler pour ne rien dire, résoudre des problèmes qui n’existent pas ou mieux encore trouver des solutions qui vont aggraver un problème.
⇒Il place les métiers sur une grille de bullshitage.
Un coiffeur est considéré comme zéro bullshitage. Les soins qu’il effectue ont une incidence directe sur le chiffre d’affaires de la société.
Un consultant en reengineering bio-collapso-mental aura un niveau 10 de bullshitage, s’il a été embauché parce que c’était le must du moment.
⇒Il repère la capacité d’une entreprise au bullshitage
Il interroge les collaborateurs en posant des questions simples du type :
- Avez-vous l’impression de travailler pour quelque chose ?
- Pouvez-vous expliquer votre métier en deux phrases ?
- Est-ce que votre boulot peut être fait par un stagiaire de troisième ?
- Votre travail vous rend-il heureux ?
- Est-ce que votre entreprise peut se passer de vous ?
- Comprenez-vous ce que vous faites ?
- Est-ce que vous avez l’impression de travailler ou de vous occuper ?
Multiplication des couches hiérarchiques, fractionnement des tâches qui conduit à une perte de sens, modalités de travail qui empêchent l’épanouissement et la créativité, sous-paiement des boulots créateurs de valeurs et surpaiement des gratte-papier et managers intermédiaires, intitulé des postes en anglais… Il identifie les facteurs qui donnent de l’eau au moulin du bullshitage.
Synonyme
déConneur
C’est déjà demain
Les bullshit jobs
Dans un livre intitulé les « bullshit jobs » David Graeber explique : « C’est comme si quelqu’un s’amusait à inventer des emplois inutiles dans le but de nous garder tous occupés ». David Graeber classe ainsi ces jobs à la con en cinq catégories :
- larbins : ils aident un dirigeant à paraître important. d’aider quelqu’un à briller et à le tirer vers le haut tout en restant dans l’ombre. Bouger pour que l’autre puisse rester immobile.
- Porte-flingues : On les recrute parce que les autres entreprises font de même.
- Rafistoleurs : ceux dont la mission consiste à trouver une solution à un problème qui n’existe pas
- cocheurs de case : leur raison d’être étant d’envoyer le signal qu’une organisation se saisit d’une question à la mode
- petits -chefs : pour encadrer des salariés déjà autonomes.
Le bullshit à l’étude
En 2019, Randstad via l’institut Kantar TNS a publié une nouvelle étude sur « les Français et le “sens” du travail. Résultat ? 18 % des sondés ont l’impression d’occuper un Bullshit Job.
Formation du bullshiteur
- Un master de l’école de la vie qui permet de regarder les choses telles qu’elles sont et ne pas se laisser impressionner par les titres et les paillettes.
- Une alternance job-à-la-con bien payé et job-passion payé avec trois cacahuètes même pas bio. Elle permettra de faire la différence entre augmentation du compte en banque et enrichissement ou gagner de l’argent et gagner sa vie.
Compétences du bullshiteur
- Observer sans juger.
- Faire preuve d’empathie afin de ne pas confondre “jobs à la con” avec “gens à la con”.
- Faire tomber les masques pour voir la réalité des choses et des êtres.
Le groupe de musique Fauve raconte la triste histoire d’un individu qui exerce un job à la con.